Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Un Fort construit en briques


Lors de la réalisation des fortifications du type Séré de Rivières, il a fallu tenir compte de la situation économique de la France au sortir de la guerre de 1870. Ce conflit qui est perdu nécessite de revoir très rapidement le système de défense avec la construction d'une ligne d'ouvrages le long de la nouvelle frontière. Ce seront plusieurs centaines de réalisations qui vont voir le jour en très peu de temps de Dunkerque jusqu'à Nice.

La France fait donc donc un effort financier considérable alors qu'elle règle de plus la contribution imposée par l'Allemagne au perdant. Par fierté la somme sera remboursée avec une année d'avance !

Afin de réduire les coûts de construction, les bâtiments utiliseront au maximum les ressources locales, afin de diminuer les frais d'acheminement, car n'oublions pas à l'époque le système des octrois existe encore et même l'autorité militaire devait s'acquitter de droits à l'entrée de chaque ville.

A Mons-en-Barœul, le sous-sol argileux est d'une qualité excellente pour faire des briques. D'ailleurs une briqueterie, celle de Monsieur Salembier, existe déjà à proximité du futur emplacement choisi. On sait aussi que les gaulois avaient déjà repéré cette propriété en établissant une fabrique de poteries dans cette zone.


Ce seront 600 ouvriers belges, spécialisés dans la pose de briques qui viendront édifier l'ouvrage. On retrouve leur savoir faire dans la pose en boutisse et le taillage des briques.