Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Fort fissuré

Le Fort de Mons a superbement résisté aux agressions du temps et des guerres ! 

On constate toutefois, 6 années après sa réalisation, l'apparition de fissures. Des témoins de fissurations seront posés, mais aucun mouvement de terrain ne fut constaté pendant plus de 100 ans.

On trouve environ une cinquantaine de plaques témoins, certaines sont datées du 16 janvier 1886. Depuis il n'y a plus de mouvement de terrain et la fissure reste identique. Tout au moins c'est ce que nous pouvions écrire en 2008, car une fissuration est apparue au niveau de la cour sud. Comment expliquer ce nouveau phénomène après 122 ans ? Seule la pièce qui donne sur la batterie de flanquement (côté gauche du fort en entrant) a subi un affaissement plus important, sans aucun rapport avec des tirs. Un mur de soutènement a été posé en 1984 en travers.


L'existence d'une végétation non maîtrisée qui n'existait pas à l'origine a été très préjudiciable. Avec des dégâts dus aux réseaux racinaires d'arbres sur les parties hautes. Mais ce n'est pas la seule cause.

Des bassines à l'étage de la bibliothèque récoltent les eaux de pluie ! Le mal est connu, et maintes fois signalé. 

Malheureusement la végétation qui s'est développée avec le temps sur le sommet du fort est responsable de cette situation. Ce sont notamment les arbres avec leurs racines pivotantes qui permettent aux eaux de pluie de s'infiltrer. Il faut se résoudre à supprimer ces racines et donc les arbres ... pour retrouver nos racines ! En effet les cartes postales que nous avons découvertes en Allemagne confirment qu'il y a cent ans il n'y avait que de l'herbe rase. A cette époque l'absence de bombardement aérien rendait tout camouflage inutile.


Des fissurations de plus en plus importantes sont apparues au fil des années. Ici une fissure sur presque toute la hauteur de la poudrière de la cour nord.


Sur cette carte postale centenaire retrouvée à Dresde en Allemagne, on remarque l'absence d'arbres sur le sommet du fort. Pourtant nous sommes pendant la première guerre mondiale, le fort est occupée par l'armée allemande qui n'a nul besoin de se camoufler d'une aviation inexistante. La suppression des arbres pour des raisons de sauvegarde ne fera que renouer avec nos racines !

Ci-dessous des clichés du 7 novembre 2021


L'accès à la cour sud est condamné. Des poutrelles métalliques ont été mise en place pour soutenir la voute.



De même l'accès à la cour nord est interdit, son couloir ayant également été étayé.