Un Fort du système de défense Séré de Rivières

Construit en deux années seulement, de 1878 à 1880, le Fort de Mons-en-Barœul fait partie du système de défense élaboré par le général Séré de Rivières suite à la défaite de 1870. Devenu inutile suite à la mise au point de nouveaux explosifs 5 ans seulement après sa réalisation, il sera toutefois le siège d'unités de transmission, dont la plus étonnante sera celle d'une section colombophile avant de servir durant la guerre d'Indochine. Entre temps il aura connu des périodes d'occupation allemande à chacune des deux guerres mondiales, après avoir été déclassé 48 heures avant la déclaration de la première ! Resté intact, car non bétonné comme beaucoup d'autres fortifications, et magnifiquement remis en valeur avec un centre socio-culturel, c'est un exemple unique qui présente un intérêt architectural, historique et patrimonial exceptionnel.

Boulangerie


Nous savons d'après les plans consultés aux archives du château de Vincennes que le fort de Mons possédait une boulangerie. Ce n'était pas le cas de tous les forts, quelquefois le pain était apporté d'un fort voisin.


Sur ce plan du Fort de Mons-en-Barœul, la boulangerie figure dans la casemate n° 27, qui correspond actuellement à une salle utilisée pour les répétitions musicales (salle Henri Dutilleux). Un plan plus ancien prévoyait cette installation dans la casemate n° 29.


Sur cet autre plan la place de la boulangerie figure dans la casemate n° 29

Si le fort devait rester isolé lors d'une opération militaire il était essentiel que cet aliment soit fabriqué sur place. La ration de pain étant une des bases de la nourriture.

Nous n'avons retrouvé aucun élément de la boulangerie qui a du être soit vandalisée dans la période entre la cession par l'armée et le rachat et la rénovation par la municipalité, ou peut-être plus vraisemblablement démontée par l'autorité militaire qui n'en avait plus l'usage. C'est souvent le cas dans beaucoup de fortifications. Le vandalisme mais aussi la simple récupération sont à l'origine de beaucoup de disparition.

On sait toutefois que cette boulangerie possédait deux fours et était localisée à l'emplacement d'une salle qui sert actuellement pour les répétitions musicales ... on y trouve maintenant des flutes et des baguettes d'un autre ordre !

De même que les cuisines, la boulangerie est implantée dans une casemate située au rez-de-chaussée. Le four est situé au fond de la pièce, la partie donnant sur l’extérieur étant réservée au fournil où l’on préparait le pain.

Les fours, en général de système Lespinasse, étaient construits en briques, l’isolation étant assurée par une couche de sable. Leur façade est le plus couramment tournée vers l’extérieur.

La taille du four était là encore fonction de la garnison du fort. On la définissait par le nombre de rations/jours que le four pouvait produire, sachant qu’une ration correspondait à un demi pain soit 750 g de pain par homme et par jour.

La boulangerie était en outre équipée d’une chaudière pour réchauffer l’eau nécessaire à l’élaboration de la pâte, de pétrins mobiles, d’une bascule et de pelles à enfourner.

Il y avait en complément de la boulangerie, une panèterie, où l’on stockait le pain au moins 24h avant consommation et un magasin à farine.


Ci-dessous la boulangerie du Fort de Bois l'abbé (Epinal)








Ci-dessous la boulangerie du Fort de Bourlémont